Observatoire
des entreprises innovantes

L’objectif ? Aider les dirigeants à se situer et à s’entraider dans l’univers de l’innovation en Bretagne et en Pays de la Loire.

Cinq ans d’Observatoire des startups de l’Ouest : la maturité tranquille d’un écosystème lucide

Cinq ans d’observatoire, cinq années pour comprendre comment les startups de Bretagne et des Pays de la Loire ont traversé crises, cycles et transformations. Entre sobriété, ambition maîtrisée et quête de souveraineté, l’Ouest trace aujourd’hui sa propre voie dans la tech française.

Moral : la résilience avant tout

Deux dirigeants sur trois se déclarent optimistes quant à l’avenir de leur entreprise.
Après un léger repli du moral en 2024, la tendance repart à la hausse. Les fondateurs ont intégré les cycles et les contraintes : ils ne cherchent plus à croître à tout prix, mais à durer.
C’est une résilience tranquille, presque culturelle, qui distingue l’Ouest d’autres territoires plus soumis à la logique du “toujours plus”.

Mixité : la conscience s’installe, la transformation reste à faire

La moitié des startups interrogées affirment avoir mis en place une politique de mixité ou de diversité.
C’est une prise de conscience réelle, mais encore peu visible dans la composition des équipes dirigeantes.
Les femmes fondatrices demeurent minoritaires.

L’enjeu des prochaines années sera de traduire ces intentions en résultats : la mixité ne doit plus être un sujet périphérique, mais un levier de performance et de gouvernance.

Outils : une digitalisation rapide, une dépendance assumée

Les startups de l’Ouest figurent parmi les plus digitalisées de France.
Slack, Notion, HubSpot, GitHub… et désormais les outils d’IA générative comme ChatGPT font partie du quotidien.

Mais cette efficacité a un revers : une forte dépendance aux solutions américaines.
Peu d’acteurs régionaux utilisent encore des alternatives françaises ou européennes (OVH, outils open source).
La question de la souveraineté numérique devient donc stratégique, bien au-delà du simple choix d’outils.

Financement : un équilibre entre prudence et ambition

Ici, la levée n’est plus un passage obligé.
La rentabilité redevient une boussole.
C’est un signe de maturité, mais aussi d’indépendance : les entrepreneurs préfèrent souvent maîtriser leur rythme plutôt que de dépendre d’un cycle de financement incertain.

Internationalisation : l’ambition maîtrisée

Près d’une startup sur deux de l’Ouest est déjà présente à l’international ou en phase d’expansion.
L’Europe reste la première destination (Belgique, Allemagne, Espagne), suivie des États-Unis.

Cette ambition existe, mais elle est structurée : on consolide avant de conquérir.
L’Ouest avance à son rythme, mais avance sûrement.

Souveraineté : l’Ouest comme laboratoire

Cybersécurité, défense, maritime, deeptech industrielle…
L’Ouest s’impose progressivement comme un territoire clé pour les filières souveraines.
Rennes, Brest ou Nantes concentrent un tissu de startups collaborant avec la recherche publique et les grands groupes industriels.

Cette orientation traduit une volonté claire : maîtriser nos technologies critiques.
L’innovation y est à la fois locale, utile et stratégique.
Loin de l’agitation, les startups de l’Ouest construisent des solutions qui comptent pour la France et pour l’Europe.

En miroir : un écosystème français et européen en transition

À l’échelle nationale, la dynamique est proche : moral solide, financements plus sélectifs, question de souveraineté désormais centrale.
En Europe, après le boom de 2021, les politiques publiques (GAIA-X, Chips Act, InvestEU) visent à consolider un modèle plus durable et autonome.

Mais c’est bien sur les territoires comme l’Ouest que ces grandes ambitions prennent corps.
La souveraineté, ici, n’est pas un concept — c’est une pratique quotidienne.

Conclusion : une maturité assumée

Cinq ans après la première édition de l’Observatoire, les startups de l’Ouest confirment leur singularité.
Elles avancent avec lucidité, équilibrant ambition et responsabilité.
Elles ont su conserver une identité propre : celle d’entrepreneurs ancrés, exigeants, conscients des enjeux de souveraineté qui redéfinissent la tech européenne.

À l’Ouest, on ne court pas après la taille, on construit la durée.